Ainsi parla le roi Pierre et, d'enthousiasme, à l'annonce de cette nouvelle croisade, qui les mènerait vers les hauts murs et les riches tours de Constantine — cette ville qui, bientôt, sur toutes les autres villes d'Afrique, par la grâce de Dieu et leur valeur, serait souveraine — les preux d'Aragon poussèrent un triple hurrah en l'honneur du roi qui allait oser tenter l'aventure merveilleuse. Le gain de fiefs vastes comme des royaumes, miroitait à leurs yeux. Moult grand sera le profit ! fit remarquer Manuel de Herrera, en qui coulait, par les femmes, un peu de sang juif. Les autres protestèrent mais, en vérité, tous étaient contents à l'idée de combattre et d'enlever un riche butin : chevaux, harnais, or ou argent, troupeaux, villes ou provinces...