L’évaluation, comme la formation, est soi l’objet du rapt scientiste, dans une volonté de rationalisation, soit l’objet du déni, parce qu’elle est considérée comme engagement personnel et approximations pédagogiques. D’une part la litanie des prescriptions, d’autre part l’aporie du relationnel. Entre le presque rien, que laisse le desséchement classificatoire de la logique du contrôle dans l’évaluation-bilan, et le n’importe quoi du fusionnel dans l’évaluation dite “formative”, la pensée complexe semble pouvoir porter, avec l’évaluation complexe, non pas une troisième voie qui fondrait les deux précédentes en leur ôtant leurs spécificité mais, par le projet de l’utilisation possible de tous les modèles existant, une dialectisation. La formation des formateurs — et tout particulièrement, la formation à l’évaluation — a tout intérêt alors à s’efforcer d’intégrer l’auto-évaluation dans la durée : c’est-à-dire, essayer d’articuler la prise en compte de l’apprentissage de l’auto-contrôle des procédures, à la prise en considération de l’auto-questionnement comme processus du formé, pour lui permettre la conceptualisation et la problématisation du sens dans l’action d’évaluation.