En poussant la porte d’une chambre froide des Halles, bourrée de fruits exotiques, Dédé la Seconde ne se doutait guère qu’il accomplissait le premier acte du drame. Dehors, sous la chaleur étouffante d’une nuit de juillet, la vie des Halles de Paris battait son plein, au milieu du tumulte des camions et des cageots que l’on décharge. Dans les innombrables cafés, où fume la soupe à l’oignon et où le vin coule à flot, les Forts des Halles, couverts de sang, côtoyaient les touristes huppés. Cependant, Dédé la Seconde, frappé de stupeur, contemplait le cadavre de Créteil qui, raidi par le froid intense, gisait entre les mangues et les ananas. M. Créteil, un honorable mandataire, à qui l’on ne connaissait ni vices, ni passions... Mais, connaît-on toujours les vices et les passions des gens ? se demandera Valentin Roussel. Il cherchera bientôt, dans cette étrange enquête, un dérivatif à des ennuis d’argent qui l’excèdent, et auxquels la coquetterie de Roberte n’est pas étrangère.