Yumi, fragile figure féminine, qui accueille l’art et l’éthique de la civilisation japonaise, est le personnage central de ce livre : son visage caméra. Yumi, dont la mémoire n’existe pas ou ne veut pas s’éveiller, parcourt l’espace du Japon. Durant l’année 1940, un empereur, Kommei, a été fait dieu, alors qu’en Europe des millions d’hommes, de femmes et d’enfants allaient être exterminés dans les Camps de la mort. Interpellée par les déclarations du Professeur Fauston, qui nie l’existence du génocide, Yumi entreprendra un long et lent voyage de l’Orient à l’Occident, entre ces deux pôles de la douleur humaine : la bombe atomique, les Camps de concentration. Un voyage contre l’oubli, en quête d’une mémoire qui fait défaut. Yumi s’imprégnera, durant son parcours, des narrations tragiques qui jalonnent le paysage humain, corps séduisants et cassures mortelles, nées à l’époque proche et lointaine, où l’Histoire décidait d’offrir la mort comme unique projet.