« Ma mère, jeune fille de seize ans, chassée de son Piémont natal par une famille tout entière soumise à l’Inquisition, elle était venue cacher sa honte, et me mettre au monde à Saint-Étienne. J’ai appris cela très tôt, par ma famille nourricière, des petits paysans du Forez, qui l’avait reçue. Cette mère, je l’ai cherchée toute ma vie, qui n’a été publique qu’en apparence. Elle a été — pour moi — un indicible prurit. Elle m’a secoué de crises, de fugues, de désespoirs, de complexes, de blocages, d’encouragements, de violences, en même temps que d’audaces incroyables, d’espérances, d’efforts surhumains. Elle m’a valu des échecs retentissants, et des réussites inespérées... »