Il y avait les Arabes voilées, proscrites, intouchables. Celles-ci nous servaient de critères dans la nature, la spécificité de notre vie sexuelle, en même temps que dans notre errance sentimentale ou pseudo-sentimentale. Ces femmes défendues nous rassuraient. Elles devenaient ces fruits interdits, nécessaire prétexte pour à la fois bannir et aimer encore plus sauvagement les autres femmes, celles qui nous seraient permises. Elles faisaient encore de nous d’authentiques épicuriens qui, pour mieux aimer les femmes, s’évertuaient avant tout à vénérer leurs mères. Au commencement, il y avait la mère. Elle nous permettait, tels des purs-sangs à la fois fougueux, impétueux, mais tendres et fragiles, de se laisser aller à s’exciter sur la terre des femmes. C’est la mère que l’on embrasse, c’est la femme que l’on caresse. La mère nous bénit, nous protège. Elle détient en elle la morale de Dieu et nous la communique. C’est la Terre Sainte des femmes.