À travers la grille, l’orpheline regardait, de l’extérieur et avec nostalgie, une maison, N’en ayant jamais eu, où elle aurait aimé « quelqu’un fait exprès pour elle », elle en dessina — maladroitement et amoureusement — sur son pauvre cahier d’écolière, l’image bleue et rouge aux fenêtres largement ouvertes. D’âge en âge, ses affections tranchées une à une, ses économies ne « dépassent jamais de beaucoup le prix d’un billet de chemin de fer pour quelque coin de France, où sa maison ne l’attendait pas », elle trouve un jour, enfin, une famille parfaite : une mère qui commence par aimer, avant d’essayer de comprendre, puis s’efforce de comprendre parce qu’elle aime, un fiancé au cœur de diamant et à l’épaule forte. Cette fois, c’est de l’intérieur de la maison, qu’à travers la grille elle contemple la campagne, ce pays d’oliviers, celui de l’huile dont on guérit et dont on sacre... Mais quelle est cette voix qui pleure, solitaire au milieu des oliviers ? Tous les lecteurs qui ont aimé "Les degrés de pourpre" reconnaîtront — dans cette œuvre forte — l’accent des exigences divines qu’il n’est pas donné à tous de comprendre. Le grand talent de l’auteur leur fera entendre cependant, de façon bouleversante, cette voix qui appelle toujours, cette montée des « souffrances enfouies qui servent », et combien il en faut pour enfanter des âmes...