Le dernier train avait sifflé depuis des heures, quand on entendit le halètement d'une auto un peu essoufflée, qui grimpait la côte. Une minute plus tard, elle stoppait ; trente secondes après, la sonnette retentissait, tirée par une main vigoureuse. Mademoiselle Catherine poussa un gémissement d'effroi, et son peloton roula d'épouvante sous le buffet. Le commandant enleva sa pipe de sa bouche, attentif. Rosenn, en deux glissades, alla ouvrir. Un jeune géant pénétra dans le vestibule, sans attendre qu'on l'y invitât. Grand, large d'épaules, il avait un visage hâlé, pas beau, mais viril et sympathique, une chevelure hirsute, couleur de châtaignes mûres, des yeux qui riaient, une bouche qui en faisait autant, un air d'insolente santé...