En marge, il faut une écriture serrée. Florence Presle a résolu d’occuper tout l’espace disponible sur les bords du quotidien, et d’y comprimer le temps, afin de créer un champ unique où soit possible « la conception d’une réalité autre. » Cela commence par des textes en prose, qui ont l’apparence de nouvelles, et sont les projections d’un débat intérieur, par personnages interposés. La marge est étroite aussi entre prose et poésie, et l’auteur passe naturellement de l’une à l’autre, avec une densité d’expression qui nous impose « l’histoire sédentaire d’une âme nomade », si opiniâtrement que c’est le monde de tout le monde qui prend figure marginale. Et, ainsi, à la recherche du « mot au-delà », qui n’existe pas ou pas encore, Florence Presle nous révèle une très authentique expérience de la parole vécue.