Le 16 octobre 1944, un capitaine de la 6e Compagnie du Régiment F.F.I. d’Auvergne accepte l’engagement d’une jeune Parisienne de 18 ans comme infirmière bénévole. Quelques jours plus tard, sur sa demande, elle entre dans les rangs, en tenue de soldat, en tant que combattante volontaire. Pendant six semaines, elle participe aux activités de cette compagnie, y compris aux combats sur la ligne de feu, Ses frères d’armes l’appellent leur « Jeanne d’Arc » en raison de son patriotisme combatif, et de son courage hors du commun. Puis, le 26 novembre, en Alsace, dans le Bois d’Oberwald, lors d’un combat particulièrement meurtrier, elle tombe, blessée à mort, aux mains de l’ennemi. C’est alors qu’un silence impénétrable s’abat sur son sort. Malgré des recherches poussées, sa tombe reste introuvable, Les archives de l’Armée ne font mention ni de ses états signalétiques, ni de ses services. C’est l’oubli et l’abandon, pour ne pas dire le reniement. Ce n’est que 40 ans après qu’Antonin Cubizolles — aidé de ses autres compagnons d’armes — réussit à faire admettre, légalement, son statut de combattante, et à lui faire officiellement attribuer la mention « Morte pour la France ». À travers le récit de la vie et de la mort d’Evelyne au sein de la 6e Compagnie, nous découvrons les joies et les souffrances des volontaires du 152e R.I. et de la 1re Armée pendant la campagne d’Alsace — récit émouvant, parfois humoristique, toujours authentique, tragique aussi.