Résumé

« L’histoire de la cour de France au XVIIIe siècle est livrée depuis longtemps à des anecdotes qui la défigurent. Le cas de Mme Du Barry en est un exemple frappant.
Les Goncourt, dans un livre célèbre, puéril et faux ont amassé sur ce sujet tout ce qui se trouvait dans les libelles : « Les peuples, écrivent-ils, perdent la foi et l’illusion à entendre cet esprit de fille, allumé par le champagne, casser les vitres de l’Œil-de-Bœuf. Mme Du Barry fait le mal d’une courtisane qui fait son métier et obéit à ses instincts... Involontairement et par sa nature, elle déconsidère tout ce qui l’approche et tout ce qui la touche. Qu’elle pousse les doigts de Zamore dans la perruque du chancelier livré aux hannetons ou... qu’elle se fasse présenter en chemise ses mules au saut du lit par le nonce du pape, elle fait toujours ce rôle et cette œuvre de bafouer, d’amoindrir et de ravaler à son ton et à sa mesure les institutions, les traditions, les caractères... »
Ce sont là des anecdotes ridicules, des niaiseries de pamphlet. Elles ne gagnent qu’un intérêt littéraire à revêtir le style de flamme d’un Michelet. Pour les prendre au sérieux, il faut tout ignorer de la cour de France au XVIIIe siècle, il faut n’avoir aucune idée juste des hommes ni des temps, et se faire la proie naïve des libellistes et des rhéteurs.
La légende ordurière de Mme Du Barry est l’œuvre concertée des partisans du Parlement et de M. de Choiseul. Elle a été popularisée par des écrivains, de tout temps applaudis, qui se plaisent à conter des ignominies sous l’hypocrite excuse de venger la morale. On a accueilli leurs racontars avec un empressement malsain, sans se montrer exigeant sur la vraisemblance. Ce n’est pas au seul chapitre des mœurs que notre siècle nourrit ses manuels scolaires d’une indignation convenue ; la vérité nous est cachée par les amis des Choiseul sur une grande partie du règne de Louis XV. Ce sont gens d’esprit, de méchanceté élégante, et occupant toujours le devant de la scène ; ils ont tant écrit, et menti avec tant d’agrément, qu’on les croit aisément sur toutes choses. Qui de nous n’a donné, sans le vouloir, à ses jugements les couleurs de leur rancune et pris, pour parler de leurs adversaires, le ton dédaigneux de Chanteloup ? »

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Caractéristiques

Editeur : BnF collection ebooks

Auteur(s) : Claude Saint-André, Pierre de Nolhac

Collection : Hors collection

Publication : 9 février 2021

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Text (eye-readable) [ePub + Mobipocket + WEB]

Contenu(s) : ePub, Mobipocket, WEB

Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (Mobipocket), DRM (WEB)

Taille(s) : 8,9 Mo (ePub), 11 Mo (Mobipocket), 1 octet (WEB)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3388

EAN13 Text (eye-readable) [ePub + Mobipocket + WEB] : 9782346143931

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