Laurence Guignard

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A propos de l'auteur

Des faits-divers aux réformes pénales, le thème de la folie criminelle est aujourd’hui fortement médiatisé. L’ouvrage se propose de revenir sur son histoire et de saisir comment, au XIXe siècle, au moment où la psychiatrie prend son essor, la justice a discerné les fous des sains d’esprit, comment elle a appliqué l’article 64 du Code pénal sur l’irresponsabilité des déments et comment, au fil des enquêtes judiciaires et des procès, a pu émerger puis se conclure un « diagnostic judiciaire » d’aliénation mentale.
L’intense effort d’élaboration d’une doctrine de la responsabilité ne résout que très partiellement les multiples difficultés pratiques auxquelles se confronte l’exercice du droit de punir. Du côté de la psychiatrie, les propositions contradictoires et fluctuantes des experts posent autant de questions qu’elles n’en résolvent. Les conceptions neuves de la folie comme la monomanie homicide, véritable folie du crime qui surgit dans le corpus médical autour de 1817, les instincts, l’hérédité morbide ou la dégénérescence, forment en effet autant de limites problématiques à l’exercice de la volonté libre supposée diriger le sujet responsable. C’est alors la notion d’inconscient, non encore établie, qui travaille souterrainement la médecine mentale du premier XIXe siècle, faisant des salles d’audience un véritable laboratoire du sujet moderne.
Dans la lignée des travaux de Michel Foucault, mais aussi de Gladys Swain et Marcel Gauchet, la réflexion porte sur la place croissante de la psychiatrie en justice, et s’inscrit dans l’histoire de la naissance d’un sujet psychique.

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