Banlieusarde sans accent, ni pyromane, ni victime, élevée par des ouvriers bibliophiles et fins gourmets, Marion Messina était prédestinée à ne satisfaire aucun cliché. Persuadée qu’une carrière de diplomate l’attend, elle rêve d’Oxford depuis son lycée technique de zone « sensible », tuant ses après-midi à feuilleter des catalogues de voyagiste entre deux cours de bharatanatyam. Las, ni l’ONU ni les théâtres de Madras ne se décident à exploiter son talent. Elle devient pigiste, étudiante en science politique et finit par valider un BTS agricole.