Né le 1er mai 1924 à Alvarado au Texas, Terry Southern a grandi à Dallas. Il a servi en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. De retour aux États-Unis, il s’inscrit à l’université Northwestern dont il sort diplômé en 1948. Il part ensuite à Paris et s’inscrit à la Sorbonne. Pendant quatre ans, il rencontre l’intelligentsia des expatriés et contribue aux revues alors en vogue.Pendant les années 1950, il partage son temps entre New York, Londres, Paris et Genève où il s’installera quelques années et épousera sa première femme. Au cours de ses voyages, il rencontre l’écrivain anglais Henry Green qui aura une certaine influence sur son premier roman, Flash and Filigree, qui paraît en 1958 en Angleterre.À la même période, aidé du poète beat Gregory Corso, il convainc le génial et controversé Maurice Girodias d’Olympia Press de publier Le Festin nu, roman d’un inconnu : William Burroughs.C’est également chez Olympia Press qu’il publie un roman coécrit avec le poète Mason Hoffenberg qui le rendra célèbre des années plus tard, à sa sortie aux États-Unis, Candy. Paru sous le pseudonyme de Maxwell Kenton, le livre est une version très moderne du Candide de Voltaire et raconte la découverte de la sexualité d'une jeune lycéenne aussi belle qu'innocente.Le deuxième roman de Southern, The Magic Christian, sort en 1959. Véritable critique des obsessions de l’Amérique, le livre contribue à faire grandir la réputation d’auteur culte de Southern. Le roman sera adapté quelques années plus tard au cinéma, avec Peter Sellers et Ringo Starr en têtes d’affiche.En 1960, il publie un recueil de textes des écrivains de l’avant-garde, Writers in revolt. Sous-titré Une anthologie des écrits les plus controversés du monde d’aujourd’hui, l’ouvrage présente entre autres Burroughs, Hubert Selby Jr., William Gaddis, Henry Miller, Jean Genet. Des révoltés devenus des classiques.En 1962, il rencontre Stanley Kubrick qui lui demande de réécrire le scénario d’un film aux scènes d’anthologie : Docteur Folamour. En 1964, à la sortie du film, Terry Southern est nommé aux oscars. La même année, Candy sort aux États-Unis. C’est un triomphe : sept millions d’exemplaires vendus.Durant les années 1960, Terry Southern se consacre avec bonheur au cinéma, écrivant les dialogues de Ce cher disparu (1965), les scénarios de L’Obsédé, Le Kid de Cincinnati, Casino Royale (1966) et Barbarella (1967).Coécrivant le scénario d’Easy Rider (1969) et coproduisant The End of the Road d’après un roman de John Barth, Southern participe au lancement du cinéma indépendant américain.Pendant cette période foisonnante, il publie Red-Dirt Marijuana (1967), recueil de textes où explose toute la créativité de l’auteur. Véritable portrait de la contre-culture américaine, le livre offre toute la palette du talent de Terry Southern, que ce soit à travers ses nouvelles ou ses articles que Tom Wolfe créditait d’avoir défini le Nouveau Journalisme et préfiguré le style gonzo. Le livre est aujourd’hui culte.En 1968, le magazine Esquire envoie un improbable trio composé de Terry Southern, Jean Genet et William Burroughs suivre la convention démocrate. Sur les photos du reportage, les trois compères sont hilares et Southern en sortira un texte qui fait date par sa drôlerie et son décalage complet avec le sujet initial.En 1970, il publie son troisième roman, Blue Movie, où il s’attaque à Hollywood.Pendant les années 1970 et 1980, il se consacre à l’écriture de scénarios. Malheureusement, la très grande majorité ne sera pas produite. Dans l’industrie culturelle qu’est devenu Hollywood, Terry Southern ne trouve plus sa place. De nombreux scripts dorment dans des placards et notamment celui de Junkie, d’après le roman de Burroughs pour lequel Southern se battra des années, sans succès.Au début des années 1980, Michael O'Donohough l’engage pour participer au Saturday Night Live. Dans le même temps, il commence à enseigner à l’université de New York et à l’université de Columbia, ce qu’il fera jusqu’à la fin de sa vie. En 1992, trois ans avant sa mort, il publie Texas Summer, roman d’apprentissage et évocation du Texas des années 1950. Comme un retour aux sources, celles de l’enfance et de l’écrit.