Il se passe des choses étranges à !'Ensenada de Barragan. Pour réagir contre la distraction qui frappe ouvriers et employés, les autorités décident d'interdire le rire. Mais toutes les campagnes et tentatives de résoudre le problème restent sans résultat. Un respectable citoyen, ancien fabricant de jouets, se décide alors pour une solution extrême. Renonçant à sa propre tête, il se fait greffer celle d'un monstre inconnu, semant ainsi la terreur dans la population. Les étranges mésaventures qu'il vivra ensuite et les conséquences inattendues de son sacrifice appartiennent à un suspense que découvrira le lecteur.
La limite parfois imperceptible entre le bien et le mal, la lutte entre l'homme et des institutions qui le dévorent, tels sont les grands thèmes de ce roman qui a donné lieu à diverses interprétations lors de sa parution en langue espagnole. L'aventure de ce brave homme pris dans les griffes des autorités et transformé en un véritable monstre, peut être interprétée comme la métaphore de notre société moderne, mais également comme celle de l'Argentine violente des "desaparecidos". Ainsi que l'a déclaré le critique Blas Matamoro, c'est aussi l'histoire insolite d'un homme qui, pour avoir échangé sa tête contre celle d'un monstre devient, de façon paradoxale, un homme sans histoire.
Né en Argentine, Juan Octavio Prenz est actuellement professeur de littérature Latino-américaine à l'Université de Trieste. Il a obtenu plusieurs prix pour son œuvre narrative et poétique, ainsi que pour ses traductions du serbo-croate. Son recueil de poésie "La Santa Pinta de la Nina Maria" a été couronné en 1992 par le prix International Casa de las Américas.