Ces dernières années, de nombreuses recherches menées en Europe, aux États-Unis et au Canada convergent vers les mêmes constats : la violence dans le couple est insuffisamment détectée, peu documentée et souvent confondue avec un « conflit conjugal ». Il en découle une protection défaillante des victimes dans leur parcours socio-judiciaire et une difficulté à faire cesser les comportements violents des auteurs.
Cet ouvrage se propose de changer les représentations et regards, en offrant de nouvelles clés d’analyse grâce aux récentes avancées dans les champs de la sociologie, de la psychologie, de la criminologie, du droit et des neurosciences.
La violence conjugale ne se limite pas à des actes visibles et ponctuels. Elle s’installe le plus souvent insidieusement dans le quotidien, sous forme de pressions psychologiques, économiques, sexuelles, de dénigrement, de menaces, de surveillance… Ces différentes stratégies portent un nom : le contrôle coercitif.
L’impact du contrôle coercitif est profond, durable. Il touche autant les victimes adultes — majoritairement des femmes — que les enfants.
Cet ouvrage élabore un référentiel commun, construit, dans une démarche pluridisciplinaire, à partir des recherches, des pratiques et des analyses croisées entre la Belgique, la France et le Québec. En intégrant une perspective de genre, il rassemble des concepts-clés, offre des repères pour aider les professionnel·les à mieux appréhender le phénomène des violences, y compris en contexte post-séparation, et déconstruit les mythes traditionnels, en les repensant à la lumière des droits humains, des recherches scientifiques et de décisions judiciaires innovantes.
Il constitue ainsi un outil essentiel pour penser autrement, mieux agir, et protéger efficacement celles et ceux qui sont les victimes de violences conjugales, spécialement les femmes et les enfants.