La mortalité des enfants demeure très élevée en Afrique Noire. Environ un enfant sur cinq décède avant 5 ans. Cependant ce fléau ne sévit pas de la même façon partout, ni dans toutes les couches de la population. Certaines sont plus touchées que d'autres. Qu'est-ce qui peut expliquer ces différences de mortalité aux bas âges ? Le déclin de cette mortalité dans plusieurs pays depuis une quinzaine d'années en dépit de la crise économique ne signifie-t-il pas que la prospérité économique seule ne suffit pas pour faire baisser la mortalité?
Cet ouvrage essaie de répondre à ces questions en privilégiant l'approche socioculturelle des déterminants de la mortalité des enfants. En Afrique Noire, où il existe une grande diversité de cultures, les individus sont en général partagés entre leur culture d'origine et les cultures étrangères. Ces deux types de culture guident les comportements et pratiques susceptibles d'influencer la survie des enfants. Que ce soit dans le domaine des soins accordés à l'enfant, dans celui de l'alimentation ou celui de l'espacement des naissances, la sphère culturelle d'appartenance de la mère influence ses actions. Nous avons pris les exemples du Cameroun, du Kenya et du Sénégal pour le vérifier.