Les objets convoités de la « croissance » économique produisent la pollution qui envahit nos corps et nos vies et finissent en déchets. Pour comprendre les expériences intimes que les hommes et les femmes ont des produits toxiques et des pollutions au quotidien, nous avons mené des enquêtes locales, en situation. Le nucléaire, les pesticides, les projets miniers, les produits chimiques du quotidien, les plastiques sont pris ici par leurs effets sur les corps et la manière dont ils reflètent et accentuent des inégalités sociales, de genre, de classe, de race. Les déchets toxiques issus des procédés industriels sont ignorés et tolérés par ceux qui continuent à vivre le « progrès » et « la croissance », tandis qu'ils occasionnent des souffrances quotidiennes à d’autres. Ce volume de Monde commun s'attache aux différentes formes de déni chez les régulateurs, les industriels et les victimes de la pollution, et à l'invisibilisation des conséquences matérielles dans notre système économique et technique. Questionner la chimie de notre monde toxique, c’est aussi imaginer d’autres mondes possibles, en suivant celles et ceux qui ont ouvert des alternatives vécues et vivantes.