Ce livre a pour seule ambition de faire comprendre quelque chose de la pensée de Ludwig Wittgenstein et de sa conception de tâche de la philosophie conçue comme une " thérapie " censée guérir certaines " maladies de l'esprit ". Le fait que Wittgenstein soit venu à la philosophie par le biais de réflexions sur la logique et les mathématiques est important à cet égard. Mais ce même Wittgenstein, ami de Bertrand Russell et de John Maynard Keynes, professeurs à l'Université de Cambridge, ne fut pourtant jamais un universitaire typique. Qui plus est, sa pensée ne cadre point avec les théories et les problématiques caractéristiques de la philosophie contemporaine. Cela n'aurait d'ailleurs guère étonné Wittgenstein lui-même, qui se moquait des modes et des vogues intellectuelles, qui tenait notre siècle de progrès pour un âge de l'Unkultur et qui ne rédigeait ses pensées que " pour quelques amis dispersés aux quatre coins du monde ".