La vérité est relative, paraît-il. Comment cette idée pour le moins contradictoire a-t-elle pu s’imposer dans l’espace public ? L’anthropologue cherche moins à établir des faits et leur vérité, que les conditions sociales de leur existence. Il s’inscrit en cela dans une démarche de compréhension de la vérité (ou des vérités) des personnes qu’il rencontre. Le collectif Monde Commun a fait ici le choix d’aborder la question de la vérité à partir d’enquêtes sur le terrain où, bien souvent, l’anthropologue est à la recherche d’une vérité auprès d’individus eux-mêmes aux prises avec ces questions : la quête par les membres d’un gang portoricain de la véritable histoire de leur héros fondateur ; les épreuves de vérité à la frontière que doit affronter le migrant ; la rumeur des voleurs de sexes en Afrique de l’Ouest et Centrale ; les mensonges de Trump et la socialité politique de l’indignation morale ; la « vérité anthropologique » de l’anthropologue et la « saisie subjective des subjectivités ».