Dans ce livre, Jacqueline Merville revient sur la terrible agression qu’elle a subie au Togo en 1990. Quelques mois plus tard, tandis qu’elle voyage pour une résidence artistique, le traumatisme ne l’a pas quittée. Alors qu’elle traverse l’Allemagne, l’autrice écrit son voyage intérieur empreint de sentiments ambivalents, de la souffrance indicible à la gratitude envers les Africaines, qui ont lavé les souillures du « tueur » et chanté pour sa guérison. Se développe alors une ode à la sororité par-delà les différences culturelles. Écrasée par les paysages industriels omniprésents, Jacqueline Merville instille une réflexion sur la machine capitaliste, qui ne fait que cela : broyer. Tout comme l’injustice envers les femmes et les conflits géopolitiques dont elles sont les premières victimes.Jacqueline Merville développe une écriture d’une grandedélicatesse où la souffrance intime se mêle au prosaïsme duquotidien et aux horreurs de l’Histoire.« Ventilateur, baobabmoustiquaire, maniocc’est loin d’icipas loin dans ma chairles mains des Africaines mebaignant sous la luneme réparent encore. » J. M.