Les fictions de jeunesse privilégient l’aventure et mettent à profit les ressources immersives des médias pour en faire une expérience vécue. Elles participent à la construction identitaire de leurs consommateurs en les introduisant dans un monde périlleux sur les pas d’un guide, à la suite d’une catastrophe ou à la faveur d’un simulacre. Ces façons d’entrer dans l’aventure en déterminent le sens ; elles donnent au récit un tour qui peut être initiatique, nostalgique ou ludique. Du point de vue de la création, ces productions se caractérisent par un constant renouvellement de stéréotypes, de décors ou de personnages qui, au fil du temps, s’émancipent de leurs créateurs pour acquérir une vie propre, favorisée par la diversification des supports. Elles sont aussi l’occasion d’une réflexion sur la fiction et ses rapports à la réalité. Du point de vue de la réception, elles reflètent et alimentent les représentations du monde auxquelles adhère leur public, et mettent en place un système de valeurs à travers une série d’oppositions entre jeunes et vieux, filles et garçons, hommes et animaux. Elles contribuent à l’émergence d’une culture mondialisée et intermédiatique, concurrente de la culture scolaire.