Quand Platoule, la directrice de l'école de danse de l'opéra de Paris où je suis élève, nous a annoncés qu'elle avait accepté l'invitation de Monsieur Troudair, le chorégraphe de la gigoto, j'ai su que je n'oublierais jamais que l'Amérique était un continent, avec le Canada tout au Nord. Nous allons passer quatre semaines à Montréal, vingt-huit dodos et cent vingt heures de cours. Non seulement, nous suivrons des leçons de danse mais aussi des cours de français et de maths. Jusqu'ici, tout va bien... ça ressemble à notre vie à l'internat. Sauf que Troudair tient aussi à nous faire découvrir tout un tas de nouveaux exercices : gigotomanie, éveil du corps, yoga... Je me suis juré de ne pas participer aux cours de gigoto, je prétexterai que mes orteils font grève. Dans la vie, il faut suivre ses principes.