Comment écrire dans un magnifique carnet quand on n’a pas la moindre idée de ce qu’on pense ? Je n’étais même pas sûre de ce que je ressentais. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, assise devant la fenêtre. En tout cas, j’avais la main toute moite à force de tenir mon stylo au-dessus de la première page. J’aurais pu commencer par des phrases qui sonnaient plutôt bien, comme « Ma mère est la personne la plus égoïste du monde » ou encore « Ma mère a gâché ma vie, celle de mon père et – j’espère, oh vraiment, oui, j’espère – la sienne ». Mais aucune de ces phrases n’était tout à fait juste.