Il n’est pas de monde sans individus pour le faire exister. Et c’est dans la relation que les hommes tissent à leur environnement que se niche la diversité des mondes dont Philippe Descola n’a cessé de rendre compte. Anthropologue français aujourd’hui le plus commenté au monde, il apparaît comme le successeur légitime de Claude Lévi-Strauss. De ses enquêtes auprès des Indiens jivaros de Haute-Amazonie à son enseignement au Collège de France, il revient sur son parcours d’ethnologue – son expérience du terrain et les discussions qui ont animé l’anthropologie des années 1970 et 1980 –, et éclaire aussi la question environnementale et le droit des sociétés indigènes. Dans cette synthèse sous forme d’entretiens, il s’intéresse tout particulièrement à nos façons d’habiter une planète remplie de « non-humains » – plantes, animaux ou esprits. Ce faisant, il propose l’une des critiques les plus inventives du modèle occidental.