Dans les Églises d’Afrique, l’eucharistie a un dynamisme libérateur, qui doit se poursuivre dans la vie à tous les niveaux, ecclésial, culturel, socio-économique et politique, jusqu’à atteindre la libération pleine et définitive. En tant que mémorial de la libération pascale, l’Eucharistie a un caractère véritablement contestataire et dénonciateur de tout esclavage, péché, aliénation, avilissement, injustice et déshumanisation. Il n’est pas possible de célébrer l’Eucharistie, mémorial de la Pâque du Christ et de l’Église, sans se sentir impliqués et engagés, sans se lever. Le mémorial eucharistique de Pâques célèbre la transition du Christ de la mort à la vie, transition par laquelle nous avons été sauvés et libérés.
La manière de participer véritablement à cet événement est d’entrer, de s’immerger dans sa dynamique salvatrice, en passant personnellement du péché à la grâce, de l’égoïsme au don de soi, de la mort à la vie, de l’être-pour-soi à l’être-pour-autrui. L’eucharistie est, en ce sens, une véritable vocation, con-vocation et pro-vocation à se transformer, à passer, par le Christ et avec le Christ, de l’esclavage à la libération. La réalisation de la libération actuelle doit se manifester dans le processus personnel de libération humaine, personnelle et sociale, face à tout ce qui aliène et asservit. Comme pour dire que l’eucharistie est une re-création, une Pâques, une rédemption de l’humain et du crée.