Si l’étude de la mobilité sociale n’est pas nouvelle, elle suscite depuis plusieurs années un regain d’intérêt. Afin de cartographier cette situation, Chantal Jaquet a proposé, dès 2014, une approche novatrice en définissant une théorie de la non-reproduction à partir d'ego-documents et d'œuvres littéraires.
Critiquant le libre-arbitre, la philosophe française se focalise sur le déterminisme psychique des personnes en mobilité, qu'elle appelle « complexion », qui résulte de nombreux facteurs combinés (milieu d'origine, politiques publiques, religion, genre, sexualité, ethnicité, attentes parentales, statut d’enfant unique ou place dans la fratrie, rencontres diverses, etc.). L’ensemble de ces éléments, en grande partie des affects pan-humains, rendent cette théorie applicable à diverses sociétés.
S’appuyant sur des œuvres hispaniques, le présent ouvrage explore la fabrique des transclasses (ou transfuges de classe), c’est-à-dire les raisons permettant de rompre avec la reproduction sociale, et la psychologie des personnes en ascension sociale en Espagne et en Amérique.