' Il y a deux ans, une proche amie bibliophile qui connaissait ma frustration de n’avoir pas pu me rendre en Afrique pour finir le Journal anthropique de la cause animale en raison du covid, me dit : “J’ai relu Le Lion de Kessel. Tu dois l’illustrer. Il est pour toi”. Alors je l’ai relu, et je l’ai trouvé fantastique. 35 ans plus tard.Et quand, en mars dernier, j’ai eu la chance de me rendre sur les lieux du récit, au pied du Kilimandjaro, de voir le lion dans son milieu naturel, j’ai mesuré la justesse des mots de Kessel face à cette nature sauvage sublime et anthropo-préservée. Aujourd’hui, être une femme qui illustre le texte d’un homme blanc, qui se déroule à l’époque où le Kenya était encore un état colonial de l’Empire britannique, peut sembler marcher sur un terrain glissant. Mais sur ce sujet encore, Kessel transmet son humanisme et sa foi profonde en la nature humaine.Ça été un pur bonheur du début à la fin d’illustrer et de relire sans cesse Le Lion. J’en reste toujours habitée. Les illustrations sont réalisées avec du café, des pigments naturels et du brou de noix, un peu comme la manyatta Maasaï est faîte de bouse de vache et de cendre. 'Anne Defréville