Fragilisé mais loin d’avoir disparu, le service public est aujourd’hui «?empêché?». Plusieurs mécanismes l’entravent, le gênent, font obstacle à sa conduite et produisent confusion et insatisfaction chez les usagers, perte du sens de leur mission et souffrance au travail pour les agents, sentiment d’abandon et fatalisme chez les citoyens. D’une entreprise ou d’une administration à l’autre (au sein de La Poste, de la SNCF, d’EDF, d’hôpitaux et d’autres services publics), les mêmes processus sont à l’œuvre?: la libéralisation européenne favorise la concurrence, la marchandisation et la financiarisation fixent des objectifs de rentabilité, les privatisations bouleversent le statut des organisations qui produisent l’intérêt général. Cet ouvrage se penche sur les effets de ces processus sur les usagers comme sur les travailleurs. Mais même si le principal effet de ces politiques est d’entraîner une désingularisation du service public, il n’empêche qu’il continue, malgré tout, de fonctionner. Un ouvrage qui fait dialoguer plusieurs disciplines?: sociologie, histoire et droit, par une spécialiste reconnue de la sociologie de l’action publique et du travail.