Ce livre a pour ambition de montrer comment Hobbes met en place les concepts centraux de la politique des Temps modernes : l’élaboration d’une anthropologie politique complète, la refonte de l’idée de droit subjectif et l’invention des droits inaliénables de l’individu, la construction de l’idée abstraite de l’État conçu en termes de souve-raineté et de personnalité, l’invention de la représentation politique et de l’idée d’une volonté politique et publique. En outre, contrairement aux idées reçues, il s’agit d’attester que Hobbes n’est pas le penseur du monopole étatique de la violence légitime. Il a au contraire montré les antinomies qui sont au fondement du droit pénal. Il n’est pas non plus le penseur de la domi-nation, il a au contraire séparé la propriété et le pouvoir. Mais le philosophe anglais est aussi l’objet d’un grand nombre de débats à notre époque, c’est-à-dire à la fin de la modernité. Ainsi sa théorie de la liberté négative est conçue comme à l’origine de la conception libérale, sa théorie de l’intérêt et du contrat est récupérée pour comprendre le comportement des acteurs économiques, son concept de la souveraineté de l’État redevient d’actualité à l’époque contemporaine de la servilité de l’État. Ce livre, traduit en plusieurs langues, est devenu un classique des études hobbesiennes.