Procédant par analyse de moments ou d’œuvres-clé, cet essai met en lumière la portée critique du jazz : critique esthétique des formes littéraires et musicales installées mais critique sociale aussi, dans la mesure où ces musiques sont portées par des gens qui, par leur « manière d’être dans la vie » (Ph. Soupault), incarnent un type de relation au corps, à la loi… alternatif à celui qui a cours dans la France d’après 1918 : ceux qu’Aragon appelait « les nègres de jazz ».Les héros de ce livre sont donc des individus célèbres ou inconnus, intempestifs ou attendus, écrivains ou musiciens : Michel Leiris et Vance Lowry, René Crevel et Eugene McCown, Cocteau et Dan Parrish, Maurice Sachs et Snakehips, Shakespeare, Céline, Louis Armstrong, Georges Perec, Mac Orlan, Alain-René Lesage, Paul Whiteman, Pierre Reverdy, Mazie Mullins, Duke Ellington, Jean Vilar, Johnny Hudgins, Beckett ou Bechet.