La définition et l’exercice de la liberté d’expression dans l’actualité bousculent nos convictions. La parole stimulée et démuselée exprimée par les experts, journalistes, intellectuels, anonymes, etc. entraine polémiques et violences dans les débats. Quel sens prend cette soif moderne de transparence ? Que dit-elle de l’individu actuel, de ses peurs, de ses besoins, de ses fantasmes ? Alors que se diffuse à travers toute la planète la quasi totalité des informations, avec leurs spécificités culturelles et politiques, ces révélations et leur contrôle sont d’un enjeu tel qu’il entraine des batailles féroces.• Facebook, premier réseau social sur internet, où les inscrits divulguent toutes les informations qu’ils souhaitent sur leur vie privée ;• Wikileaks, qui diffuse documents officiels et confidentiels qui embarrassent les gouvernements.• Emissions TV et radio, sites où se répandent les « bavardages » par inattention ou médisance d’un « important », rapportés comme lors d’un dîner en ville ;• SMS, courriels, forums, logiciels espions recèlent de secrets de vies privées.A contrario, pour certains, se confier, se livrer relève souvent de l’audace et du courage.Jusqu’où aller dans la révélation ? La peur, voire la honte de mettre des mots sur des agressions subies ravagent les victimes, mais garder le secret préserve-t-il des bouleversements de la famille ? Choisir de se taire, alors qu’on a soif de vérité et de réparation ? Avouer un secret avec le risque de charrier des « torrents de boue » ? Dans certains domaines, des lois existent pour protéger et encadrer, comme dans le secret médical ou le secret professionnel, l’information aux malades, l’anonymat des dons de gamètes ou l’accouchement sous X.La liberté d’expression et l’accès à l’information sont des droits fondamentaux comme le sont le respect et la protection de la vie privée, piliers de la démocratie. La transparence est-elle une exigence de la démocratie ? À quelles conditions ? Et sous quelles réserves ?