Cet ouvrage présente une analyse très complète de la relation entre islam et politique. Les différentes approches présentent la sécularisation comme un pur produit de l'Occident et lient le destin de la modernité à un phénomène de "désenchantement du monde" (Weber) qui n'a pu avoir lieu en islam, resté prisonnier des schèmes religieux et qui n'a pu franchir le seuil de la modernité politique. La faiblesse du droit dans la tradition de l'islam classique et son incapacité à mettre des limites au pouvoir pourraient expliquer la raison pour laquelle certains régimes transforment l'état d'exception en mode normal de gouvernement. Néanmoins, la pensée politique de l'islam classique a réalisé des manières d'appréhender le politique : certains penseurs ont mis l'accent sur la pluralité des formes de rationalité qui doit guider l'action de l'homme politique, des juristes ont élu le maintien de la cohésion de la communauté comme critère majeur de l'action de l'État, des philosophes ont insisté sur les possibilités de l'amélioration de l'homme tel qu'il doit être et non tel qu'il est.