Cet ouvrage prépare à la nouvelle question de géographie des territoires du capes/agreg d'histoire-géo.
Cette nouvelle question de géographie des territoires s’inscrit à la fois dans la continuité de l’intérêt pour la géographie de la France, mais également d’une certaine manière en rupture par rapport aux deux questions précédentes. Lorsque « la France en villes » ou « la France : mutations des systèmes productifs » invitaient à réfléchir aux coeurs métropolitains et aux centralités économiques, à la France dans ses territoires visibles, organisés et structurants, « la France des marges » se dessine en creux par rapport à ces dernières, conduisant à décentrer le regard et à penser une France des angles morts et des interstices, moins intégrée et moins accessible, moins visible et peu connue.
Une réflexion sur la France des marges doit s’appuyer sur l’explicitation de cette notion dont la définition reste d’autant plus floue qu’elle est polysémique, souvent confondue avec les notions proches mais néanmoins sensiblement distinctes que sont les périphéries, les limites ou les confins.
Cette question amène ainsi à s’intéresser aux dimensions spatio-temporelles des marges dans toute leur diversité à travers une approche multiscalaire. Il s’agira de réfléchir aux formes que celles-ci peuvent prendre aujourd’hui à l’échelle du territoire français, en interrogeant notamment la marginalité des territoires ruraux, urbains ou péri-urbains.
Il conviendra également de s’intéresser à la trajectoire des marges, voire à leur réversibilité, qui s’incarne dans des cycles de vie de durées variables.
De manière tout aussi incontournable, cette question appelle à interroger les politiques publiques.
La question de la France des marges est large et complexe, et appelle à mobiliser plusieurs champs et approches de la connaissance géographique : politique, sociale, économique, culturelle, rurale et urbaine ou encore des représentations.