À partir de son histoire, d’Auguste Comte à Pierre Bourdieu, en passant par Émile Durkheim et Marcel Mauss, cet essai présente l’altruisme sous ses différentes formes (l’héritage, les différents types de don, les échanges de biens symboliques…). Toutes sont des pratiques sociales solidement inscrites dans les sociétés que l’on qualifie « de marchés », et si l’altruisme s’affirme dans les relations avec les proches, il ne s’y réduit pas, comme l’exemple du don (sang, organes, cellules souches) à l’œuvre dans la biomédecine de pointe le prouve. Loin d’être des survivances du passé, ces pratiques altruistes nourrissent nombre de transactions dans les sociétés modernes.Finalement, en comparant la manière dont ont été établis les marchés financiers et la médecine de transplantation, cet ouvrage montre que la place respective de l’altruisme et des échanges marchands dépend du type de principe de justice que les sciences sociales inscrivent au sein de ces architectures d’échanges. C’est ce qu’il propose d’appeler la « grande performation ».