Alors que les répercussions de la crise de 29 ravagent la France, Marcel Astruc suit pas à pas les errances à travers Paris d'un garçon de bureau mis au chômage avec trois mois de salaire en poche. Petit pactole qui leste encore une vie désormais nette d’attache. Sans être mis à la rue, notre gagne-petit y passe pourtant ses heures et ses jours. Quêtant la bonne aventure avec des minois de passage, flairant la grosse affaire avec des malins sans lendemain, s’embarquant dans des plans maritaux qui prennent l’eau en un rien, notre « homme sans qualités », bien plus qu’en quête d’un boulot, est en veine de réalité. Sentant le réel le fuir, le monde lui échapper, il se frotte aux métiers qui tachent, terrassier, plombier, s’offre aux spectacles qui cognent, accidents, ou hasard qui grise, la Bourse. En vain : il ne se sent plus guère quelqu’un dans un monde qui le tolère de plus en plus vaguement. Tel quel, le portrait sans fard et sans fond d’un abonné absent. Stylo-caméra, déjà.