Le Blanc, c’est donc lui, Perret Jacques, l’épingleur de caporal, un mètre quatre-vingt-cinq de baroudeuse décontraction et d’ardente flânerie ; les Rouges ce seront eux, Indiens de la sylve guyanaise, industrieux, paisibles et hautement capiteux. L’affiche est au complet, alors levons le rideau : en 1930, deux nababs de la chaussure, d’or avides, financent une mission d’orpaillage en Guyane ; le musée de l’Homme bénit l’équipage. Route ! De cette petite virée tropicale humide résulteront maints textes que voici : articles de journaux dans Un Blanc chez les Rouges, et nouvelles avec L’Aventure en bretelles. Tout en macérant dans l’air lourd comme de l’étoupe des sous-bois guyanais, pagayant furieux sur un fleuve aux mille bras, Perret, flanqué de l’ami Poubeau, croise une faune prévisible de blancs obnubilés, chasseurs d’or ou chercheurs de papillons, est reçu par les seigneurs du lieu, dont l’Indien Toucoutsi, chasseur d’agouti et s’adonne à des rituels basiques : suer, cuisiner, se protéger des insectes, se garder des dames et surtout s’engloutir dans les tréfonds du « carbet », le sommier local, hamac dit-on en Europe. Cosse de toile pour notre graine de flemmard. Et c’est sans doute, ce que nous retiendrons : au cœur de la forêt tropicale, offert, indémodable, autel à la déesse sieste : un hamac où renaître.