Le but de cette analyse est de tenter de repérer dans l'histoire politique la cause ayant produit cet écart entre l'idéal de la démocratie et la réalité. Le pouvoir démocratique n'est jamais simple car il instaure une tension entre le lieu de la souveraineté et l'exercice du pouvoir. La démocratie est conflictuelle mais ce conflit, s'il est démocratique, doit déboucher sur un consensus. La démocratie doit se penser avec UN pouvoir du peuple à redéfinir et non plus avec LE pouvoir du peuple. Elle reste selon l'auteur un processus inachevable car chaque époque doit évaluer la portée politique de ses concepts et en fonction de cette évaluation, elle doit les conserver ou les modifier. Plutôt que d'envisager la démocratie comme un idéal défiguré, ce livre tente de la cerner comme une construction historique animée par des tensions et des déplacements de sens qui touchent ses concepts essentiels. Cette enquête historique, parce qu'elle est philosophique, souhaite contribuer à une réflexion sur notre présent. Pour le comprendre il faut oser cette question : si la démocratie ne coïncide pas avec sa définition étymologique, ne faut-il pas alors proposer une démocratie alternative ?