Entre deux pays, on a dressé un mur. Au pied du mur, une petite fille attend ses amis, mais ils ne viennent pas. De dépit, elle envoie son ballon dans les airs, qui franchit accidentellement le mur. Au pied du mur, de l’autre côté, un petit garçon est assis quand un ballon tombe à côté de lui. Comme il n’y a jamais personne ici, le ballon doit donc venir de l’autre côté. Le petit garçon le renvoie. La petite fille retrouve son ballon. Elle voudrait dire merci, mais elle ne connaît pas la langue qu’on parle de l’autre côté. Alors, elle décide de renvoyer le ballon. Le petit garçon reçoit à nouveau le ballon. Il voudrait dire merci, mais il ne connaît pas la langue qu’on parle de l’autre côté. Alors, il a une idée. Il dessine son visage sur le ballon et le renvoie de l’autre côté. Ainsi va s’instaurer un dialogue entre deux enfants qu’un mur et un conflit séparent. Un conflit. Un mur. Les autres. Un mur. Ça nous rappelle des choses… Ça ne finit jamais de nous rappeler des choses, d’ailleurs. Un mur qui, aussitôt démoli quelque part, est reconstruit ailleurs, par la folie des Hommes.