Ils s’appellent Ferrat, Montand, Barbara, Brel, Reggiani, Aznavour, Ferré, Gainsbourg, Gréco… Rien ne les rassemble, sinon la musique. Une formidable envie de chanter. Et la nécessité de s’épancher dans des cabarets de fortune, qui, dès la Libération, sortent de terre comme des champignons. Ils se croisent alors. Apprennent à se connaître. S’aiment, se fâchent, mesurent leurs talents. Et ne caressent qu’un rêve : faire entendre leur voix. Ils ne sont pas à la mode. Ne font ni dans la chanson de crooner, ni dans les numéros de distraction. Non : ils racontent le mal de vivre. Chantent, les poètes maudits. Fraient avec l’existentialisme. Libèrent les moeurs. Se mêlent de politique. Surtout, ont de drôles de gueules. Tout en leur défaveur ! Et pourtant, ce sont les mêmes qui vont devenir beaux, puissants de charisme, atteints par le panache. Ovationnés par des salles debout. Et bientôt intronisés de leur vivant « monstres sacrés ». Les Magnifiques livre le portrait de cette authentique famille, artistique autant qu’humaine.