« Je ne m’appelle pas Loïk Affaire Elf, ni Le Plouc Fringant ; je m’appelle Loïk le Floch-Prigent. » C’est sur ces mots que s’ouvrent les mémoires de celui qui a été l’un des hommes clefs de l’économie française sous le second mandat de François Mitterrand, avant de se retrouver au centre du procès du dossier Elf. Et c’est la première fois qu’il revient sur l’ensemble des circonstances de cette affaire comme sur son épilogue. De son enfance à Guingamp dans le « Trégor » à sa gouvernance de grandes entreprises (Rhône-Poulenc, Elf, SNCF, GDF) en passant par sa récente incarcération à Lomé – du 16 septembre 2012 au 26 février 2013, au prétexte qu’il aurait été le chef d’un complot ayant ruiné un partenaire émirati, rocambolesque mésaventure dont il a craint de ne jamais ressortir libre et vivant –, qui est réellement Loïk Le Floch-Prigent ? Pour quelle raison le Président Mitterrand l’avait-il surnommé « le mouton noir » ? Jusqu’à quel point l’hostilité des énarques et polytechniciens a-t-elle pu lui nuire ? Pourquoi s’est-il laissé abuser par de proches collaborateurs ? Qui a fomenté le piège tendu le soir de son enlèvement à Abidjan et de son « transfert » en toute illégalité à Lomé ? C’est à ces questions que tente de répondre cette autobiographie. Où, à l’appui d’un examen de conscience sans complaisance ni faux-semblant, l’on découvre un homme très différent de l’image qu’on n’a cessé de lui donner, à la fois stratège de la France scientifique, technique et industrielle, humaniste et Breton.