Nathalie Kosciusko-Morizet, plus connue désormais sous le sigle NKM qu’elle s’est forgé comme un nom de guerre, est une femme pressée. Elle ne déteste pas qu’on la traite d’« emmerdeuse » et revendique pour elle-même la qualité de « tueuse ». Elle se dit et se répète « libre, totalement libre ». Libre de faire campagne à Paris en se passant du logo de l’UMP. Libre de prétendre à L’Élysée sans laisser la préséance aux aînés de son parti. Première femme présidente de la République ? Elle y pense assurément, avec autant de fougue qu’une certaine « insoumise » socialiste qui l’a devancée dans cette voie. L’ex-porte-parole de Nicolas Sarkozy, trois fois ministre avant ses 40 ans, n’aime rien tant que se jouer des codes. Héritière d’une lignée de polytechniciens et d’hommes politiques, elle se veut sans passé. Meilleur espoir féminin de la droite, elle a pour époux et intime conseiller un ancien du PS. NKM ne craint pas les contradictions, elle en fait son moteur. Des proches sortent d’une prudente réserve pour la raconter. Père, frère, mari, ami(e)s, rivaux… Des personnalités politiques de premier plan aussi. Comme celui qui l’a précédée dans l’art de la « rupture », Nicolas Sarkozy, expert à décrypter le parcours et les stratégies de celle qu’il appelle son « amie ».