« J’t’à boutte ! J’peux pas tout faire pis t’es assez grand pour te débrouiller tout seul ! »Je suis habitué à ce que ma mère se dégage de ses responsabilités. Résultat : le loyer est rarement payé et on se fait expulser. D’habitude, elle se débrouille pour nous reloger.Mais cette fois-ci, elle m’a plutôt abandonné à mon sort à quelques mois de mon dix-huitième anniversaire. Alors que je me consacrais entièrement à mes études et à mon championnat de course, me voilà préoccupé par un sérieux problème : survivre sans avoir de toit au-dessus de la tête.Je dois rapidement trouver une solution pour dormir, manger et me laver, le tout sans éveiller les soupçons de mon entourage ni ceux de l’école. Hors de question que quelqu’un appelle la DPJ.Je n’ai pas le choix d’avancer, un pas après l’autre, vers la ligne d’arrivée : celle qui me sortira de la rue.Au Canada, les jeunes entre 13 et 24 ans représentent environ 20 % des personnes en situation d’itinérance. Plusieurs facteurs peuvent les mener à vivre ainsi : violence, négligence, conflits familiaux, pauvreté, troubles de santé mentale, consommation, etc. Volontaire ou non, cette condition précaire augmente les risques d’exploitation humaine et de criminalité. Dans tous les cas, aucun adolescent ne devrait avoir à affronter cette réalité.