Il y a quelque chose de déroutant dans la vie de saint Charbel (1828-1898), figure incontournable de l'Église maronite au Liban. Moine puis ermite, sa vie est tellement hors norme qu'on est obligé de croire que seule la grâce de Dieu l'a rendue possible. Gardien de coeur et vigile scrupuleux de la règle de son ordre, sa réputation de sainteté lui valut le respect de ses supérieurs qui eurent régulièrement recours à son intercession. Des villages chrétiens et musulmans chiites entourant le couvent d'Annaya (Mont-Liban), on venait jusqu'à son ermitage pour être entendu en confession, solliciter une grâce, ramener un « fou » à la raison ou obtenir de l'eau bénite.
De son corps incorrompu, une sueur sanguine continua de perler inexplicablement, intriguant l'Église maronite et le monde scientifique, ce qui lui valut une dévotion populaire sans cesse amplifiée. Il fut canonisé en 1977.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Fady Noun est journaliste, traducteur et écrivain libanais. Il fut longtemps spécialiste des questions religieuses et interreligieuses pour L'Orient-Le Jour, le grand quotidien francophone du Liban.