C’est la folie d’une passion coupable, d’un amour condamné par la société et la nature, c’est l’horreur de l’inceste : Phèdre, petite-fille du Soleil, aime Hippolyte, son beau-fils. Le mythe de cette héroïne éternelle est traité par Sénèque avec l’habileté du moraliste stoïcien. Il dresse de ses sentiments déréglés, qu’il comprend comme des maladies de l’âme, un tableau clinique, adouci seulement par les perspectives d’une sagesse presque épicurienne.D’Euripide à Racine, les plus grands dramaturges ont été séduits par le destin de Phèdre. Maillon indispensable entre le théâtre grec et les versions modernes, la pièce de Sénèque fait partie des rares témoignages de la tragédie latine qui nous soient parvenus. En s’attachant à respecter le vers latin, cette nouvelle traduction a choisi de faire honneur au style baroque et puissamment évocatoire de l’un des sommets de la littérature antique.Dossier :1. De la mythologie au drame2. Les antécédents de Phèdre dans le théâtre grec3. Phèdre et Ariane dans l’imaginaire latin4. Phèdre, femme séductrice et interdite.