«Depuis que j’ai senti la solitude de mon être, il me semble que je m’enfonce, chaque jour davantage, dans un souterrain sombre» : la détresse du supplicié de Solitude est celle de tous les héros qui hantent ces contes d’angoisse, tous séparés du monde, tous meurtris par une carence d’amour. Ces êtres dont l’âme se décompose font naître des fantômes, rencontrent des femmes-spectres, entendent des voix d’outre-tombe… Car chez Maupassant, c’est la solitude qui engendre les monstres.Les 18 contes rassemblés dans ce volume témoignent d’un fantastique nouveau, teinté de réalisme psychologique. Les rêveries macabres, les catastrophes aberrantes et les cas pathologiques sont marqués du sceau de l’inconsistance, du flou, et s’achèvent par cette interrogation effarée qui trahit la perte de confiance dans la solidité des jugements, des choses et du moi : «Peut-être?…»