« Tout L'Assommoir peut se résumer dans cette phrase Fermez les cabarets, ouvrez les écoles », écrivait Zola en 1877. Afin d'atteindre son idéal - travailler, manger à sa faim et avoir toujours un endroit où dormir -, Gervaise, honnête blanchisseuse installée dans le quartier de la Goutte-d'Or, livre bataille à l'alambic du café voisin. Triomphera-t-elle de la « machine à soûler » les travailleurs ? Accusé de « bas-fondmanie » par les antinaturalistes, attaqué aussi par les républicains, qui lui reprochèrent d'avoir représenté le peuple sous des dehors hideux, Zola a voulu, dans le septième roman des Rougon-Macquart, « peindre la déchéance fatale d'une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs ». Roman sur les ouvriers parisiens du Second Empire, L'Assommoir a la langue et l'odeur de la misère.