« J’ai un rapport viscéral à la montagne. Elle m’a révélée à moi-même, m’a construite. Je l’associe à l’idée de refuge, de paix et de sérénité. » Née à Grasse dans une famille de parfumeurs, entre mer et montagne, Valentine Goby a choisi de se tourner du côté du relief, où elle a trouvé sa place : « C’est l’existence même qui prend du volume et de la consistance en montagne ; je m’y sens en fusion avec les éléments, à la fois aiguisée et totalement décentrée. » Au fil des entretiens, elle évoque ses souvenirs d’enfance dans les Alpes-de-Haute-Provence, ses voyages, ses nombreuses marches dans les Alpes et les Pyrénées, mais aussi sa tristesse quant aux blessures que l’activité humaine inflige à la montagne. Synonyme de silence et de solitude, la randonnée est un pas vers l’émancipation. Son travail d’autrice a rejoint son itinéraire de randonneuse avec l’écriture de L’Île haute, situé en Haute-Savoie : « Lorsqu’on aime raconter des histoires et les vivre, on ne peut qu’être attiré par la montagne. Chaque instant passé dans le relief induit un stimulus. On se trouve dans un état d’éveil permanent et voluptueux. »