Métamorphiques est écrit journellement au cours d’une saison d’hiver. Le livre est d’abord composé de six fois neuf poèmes de même forme. On entrevoit quelques possibilités de deviner l’avenir par les moyens verbaux. Le désir de prédire, autant que le bon sens, étant sans doute les choses du monde les mieux partagées. Ici, les signes à déchiffrer sont recherchés dans un corps souffrant et rêvant ; des coïncidences sont reconnues dans la vie sociale afin de déterminer des décisions. L’exploration des signes est une véritable épreuve de lecture du poème. Et puis, le journal se rompt.Deux séquences font suite, formellement en ruine : les mots sont défaits, des sons foisonnent. Une sorte de discours se constitue, son objet est l’anéantissement de tous les enfermements. Dans une œuvre radicale, qui recourt à la poésie sonore, Luc Bénazet cherche à saisir les paroles : matières composées de souffles et de lettres, dont la page et l’oralité sont les deux horizons sur lesquels elles apparaissent et se désagrègent.Un homme est invité à un dîner. Il décide de s’y rendre à pied. Il escalade d’abruptes montagnes, traverse des forêts épaisses, parcourt des plaines fertiles. Il s’émerveille des beautés de la nature et de la variété des vivants. Arrivé à destination, il prend place à table. Il y a là un jardinier, une sexologue, un architecte, une philosophe, un phytothérapeute et tant d’autres convives. La discussion s’engage. Elle est très animée.Anne-James Chaton dessine les contours de notre monde en relisant l’Histoire Naturelle de Pline l’Ancien. Par le filtre de la langue et des descriptions de l’écrivain latin, contemporain de Néron, l’auteur donne un éclairage inédit sur les interrogations environnementales de notre temps. La terre d’avant l’industrie humaine se réveille et demande des comptes aux générations qui l’ont épuisée.