Entre l'histoire préconiale, privilégié aujourd'hui par certains, et l'histoire actuelle du tiers-monde, se situe l'histoire de la colonisation, partie intégrante du passé de l'ex-colonisateur comme de l'ex-colonisé.
Le partage du monde, de 1815 à la Seconde Guerre mondiale, en empires coloniaux suscite des rivalités qui pèsent sur les relations internationales. Qu'il s'agisse des empires anglais, français, belge, hollandais, portugais, de l'expansion allemande, italienne ou russe, du partage de l'Asie des moussons, de l'impérialisme américain, l'explication du fait colonial n'est jamais simple : les motifs et les conditions de la conquête en transforment profondément le sens.
Mais, avec toutes les nuances qu'implique la diversité des situations, un système transparaît à travers les vicissitudes de la pénétration européenne, de l'administration coloniale, de la mise en valeur du monde d'outre-mer. L'activité missionnaire, l'exploration géographique, les vagues migratoires et les transferts de main-d'œuvre, la nature des échanges économiques et le choix des investissements y jouent leur rôle.
Ce système colonial est démantelé à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La colonisation appartient désormais au passé. Elle ne relève plus de la condamnation ni de la justification, mais de la compréhension historique, que cette seconde édition entièrement refondue s'efforce d'argumenter et de faire entendre.
Pierre Guillaume, ancien élève de l'École supérieure de Saint-Cloud est professeur d'histoire contemporaine à l'université Miche-de-Montaigne de Bordeaux-III.